Encore peu connu en France, l’octodon est un rongeur qui ressemble morphologiquement à une gerbille, et dont la tête fait penser à celle d’un écureuil. C’est un petit mammifère très intelligent, qui s’apprivoise assez facilement et peut être confié à des enfants (cependant pas trop jeunes ! minimum 8 à 9 ans), avec lesquels il crée aisément des liens.

C’est un animal grégaire, qui vit en société à l’état sauvage ; il est donc conseillé d’en adopter plusieurs pour qu’il ne s’ennuie pas.

Petite revue des choses à savoir avant de le choisir comme animal de compagnie !

 

 

Ses origines

 

Le nom savant de l’octodon est Octodon degus ou Dègue du Chili. Il est originaire du Chili central, où ses ancêtres vivaient en altitude (autour de 1200 m) dans un climat plutôt aride, très chaud l’été et très froid l’hiver. Dans la famille des Octodontidae, il existe trois autres espèces, mais seul Octodon degus est autorisé comme animal de compagnie, après avoir été utilisé dans certains pays comme animal de laboratoire.

Son nom lui vient d’une caractéristique particulière découverte au XIXe siècle par les naturalistes : la table d’occlusion de ses molaires et prémolaires présente un dessin en forme de 8 (« octo » = huit en grec, et « odontos » = dent).

 

 

Ses caractéristiques morphologiques

 

S’il ressemble à une gerbille géante - avec une tête triangulaire comme celle d’un écureuil - sa taille adulte avoisine les 30 cm (queue comprise, qui mesure à elle seule 10 à 15 cm), et il peut peser jusqu’à 300g.

Les femelles sont généralement plus grandes et plus grosses que les mâles.

L’octodon possède une fourrure épaisse et plutôt douce ; il est tricolore à l’état sauvage, café sur le dos, ventre beige et pattes grises ; il existe chez les octodons de compagnie de nombreuses variations de la couleur du pelage, mais la plupart sont agouti (poil noir à la base et à la pointe, avec entre deux une bande brune/beige). Les autres variantes – plus rares - peuvent être le blanc, le crème, le bleu, le noir, le tacheté...

L’octodon possède des oreilles de taille moyenne, arrondies, des petits yeux noirs, et des vibrisses sur le museau, qui l’aident à percevoir ce qui l’entoure.

C’est un petit animal plutôt résistant, et en captivité, son espérance de vie se situe entre 6 et 8 ans.

 

 

Son caractère et son comportement

 

L’octodon est un animal diurne, mais dont l’activité essentielle se déroule en fin de journée et en soirée, ce qui permet d’interagir avec lui au retour du travail ou de la classe.

Il est impératif de ne pas le déranger durant ses phases de sommeil et de repos.

Très intelligent, et doté d’une très bonne mémoire, il reconnaît facilement son propriétaire une fois adopté. Toutefois, il aura un peu de mal à faire confiance d’emblée à des étrangers.

Il possède un tempérament vif et curieux, et malgré ses premières réticences, se laisse généralement assez facilement caresser et manipuler. Il est conseillé de le laisser vagabonder régulièrement hors de sa cage (sous surveillance) pour satisfaire sa curiosité.

Il est très sociable, à la fois avec les humains, mais aussi avec ses congénères. Comme dit plus haut, c’est un animal grégaire qui a besoin de compagnie pour ne pas déprimer et se laisser mourir ; il est donc préférable d’adopter plusieurs octodons, et plusieurs combinaisons sont possibles : deux femelles, un mâle (castré si on ne veut pas de petits !) et deux femelles, etc. ; mieux vaut en revanche éviter la cohabitation de plusieurs mâles qui risqueraient de se battre pour défendre leur territoire.

L’octodon peut aussi bien s’entendre avec une gerbille ou un lapin.

Petit bémol concernant les chiens ou les chats, qui pourraient  le considérer comme une proie potentielle... Donc ne jamais laisser un octodon en liberté et sans surveillance dans un foyer où vivent des chiens ou des chats !

 

 

Comment le loger ? Quels accessoires de base dans son habitat ?

 

L’octodon apprécie de disposer d’espace pour se déplacer, grimper et courir. La cage doit donc être suffisamment spacieuse afin de pouvoir accueillir au moins deux octodons : en longueur, elle doit mesurer 1,40 m minimum, pour une largeur et une hauteur d’environ 1 m. Une grande volière peut très bien convenir, à condition de prévoir l’aménagement d’étages qui permettront aux octodons de satisfaire leur besoin/envie de grimper sans risque de tomber.

Les cages en plexiglas, en plastique, ou les terrariums sont à proscrire, car ne permettant pas une ventilation suffisante ; l’idéal reste donc la cage à barreaux métalliques, espacés au maximum de 2 cm.

Pour l’aménagement intérieur et les accessoires, il faudra prévoir une gamelle pour la nourriture, un biberon d’eau, un râtelier permettant de disposer de foin en permanence. Le fond de la cage sera tapissé d’une litière si possible très absorbante (chanvre ou foin ou lin) qui sera changée une fois par semaine au moins. L’octodon aimant creuser des galeries, on lui fera plaisir en disposant la litière sur une épaisseur de 20 à 30 cm. Mais dans ce cas, il faudra que le bac soit suffisamment profond pour éviter les projections de litière.

On prévoira également un bac rempli de terre à bain afin que les octodons puissent se nettoyer quotidiennement et débarrasser leur pelage de l’excès de sébum et d’éventuels parasites. Un coin cachette pourra aussi être aménagé pour leur servir de refuge. Enfin, des hamacs (autant qu’il y a d’octodons dans la cage, pour éviter les conflits) pourront être installés, ainsi que des branches de bouleau, peuplier ou saule, ou encore une roue de grand diamètre (30-40 cm) qui leur donnera l’occasion de jouer.

Il est toutefois nécessaire de préciser que les octodons sont des rongeurs et destructeurs invétérés ; mieux vaut proscrire les accessoires en plastique, potentiellement à risque en cas d’ingestion, mais aussi s’ils ont été rongés (arêtes tranchantes).

Des lanières de papier absorbant blanc ou de mouchoirs pourront servir à la construction du nid. On évitera le coton, dangereux en cas d’ingestion (risque d’occlusion digestive).

L’octodon sera très content de pouvoir sortir de sa cage, mais il devra rester sous surveillance, dans une pièce sécurisée ou un parc clos suffisamment haut, car il peut sauter (clôtures d’au moins 40-50 cm).

Dans une prochaine fiche, nous aborderons l’alimentation, la reproduction, et les problèmes de santé le plus fréquemment rencontrés chez les octodons. Pour en savoir plus sur l'octodon, cliquer ici.

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

17/05/2021